ANDUZE

L'Eglise protestante réformée évangélique d'Anduze

Véritable porte des Cévennes, Anduze a toujours été un passage de la plaine du sud au montagnes du nord. Les 30 dolmens de la Grande Pallière qui surplombe la ville à l’ouest, attestent déjà d’un peuplement il y a quelque 5 ou 6000 ans avant notre ère…Anduze se développe au pied du rocher de Saint Julien. Au Moyen-Age, la seigneurerie d’Anduze est la plus importante du Languedoc. Au XVIe siècle, Anduze compte au moins 3000 habitants (la même population qu’aujourd’hui). La foire de septembre y attire toujours beaucoup de monde ; depuis 1437 (et jusqu’à aujourd’hui), le jeudi matin est jour de marché.                                                     Il y a six églises dans la ville. L’église Saint Etienne se dresse au bord du cimetière au centre ville. Une maladrerie reçoit les lépreux. Le couvent des Cordeliers présents depuis 1427, est situé en dehors des murs. A la cour de François Ier, éclate l’affaire des placards. Des pamphlets sont affichés sur la porte de la chambre même du roi à Amboise, traitant de menteurs et de blasphémateurs le pape et toute sa vermine...                                                                                     C’est de l’intérieur que l’Eglise est attaquée à Anduze. Dès 1547, le carême est prêché en l’église Saint Etienne par le frère cordelier, Nicolas Ramondy, acquis aux idées nouvelles, sous les applaudissements d’un grand nombre de ses membres… et au grand dam du reste du clergé de la ville. Des colporteurs venant de Genève, descendent la vallée du Rhône et apportent la Bible traduite en français jusqu’à Beaucaire. Puis des commerçants anduziens revenant de la foire en ramènent de nombreux exemplaires. Et le baron Airebaudouze d’Anduze, riche commerçant qui vient d’être anobli en 1545, se prononce pour la Réforme. L’Eglise de Dieu est dressée à Anduze le 20 juin 1560 par le pasteur Boust Pasquier. Des registres sont ouverts pour y consigner tous les actes publics. La population entière qui compte jusqu’à 7000 âmes à la fin du siècle, sauf 3 familles, entre résolument dans les rangs de la Réforme. Anduze est surnommée la Genève des Cévennes. Elle abrite l’assemblée générale des Protestants du Bas-Languedoc dès 1579.  Ses habitants s’entassent dans les maisons tout en hauteur des ruelles étroites et tortueuses. Le premier temple d’Anduze est situé en 1567 dans la Maison Commune établie entre la rue Notarié (n° 5) et le cimetière vieux (place de la République actuelle). C’est une salle humide et sombre, en forme de trapèze de 14m de long et 6m de large, surface tout à fait insuffisante pour la population. Il est agrandi en 1589 et en 90, on ajoute une grosse cloche sur l’édifice. Il peut alors accueillir 600 auditeurs mais les assemblées comptent au moins 1200 personnes ! En 1598, Henri IV accorde par l’Edit de Nantes le libre exercice de leur culte aux Protestants. Alors, en 1600, les Anduziens disent estre necessaire fere ung temple, pour estre le présent fort petit et incomode. Le deuxième temple est terminé en 1602 (à la place de l’église actuelle).      Il a coûté 6000 livres.                             En 1603, un chantre est nommé pour entonner les psaumes. Henri IV est assassiné en 1610. Louis XIII et son ministre Richelieu obligent les Protestants à reconnaître l’autorité du roi très chrétien, ils démantèlent leur Etat dans l’Etat mais leur laissent leur liberté de culte.

Anduze est alors le quartier général du duc de Rohan (1579-1638), chef du parti protestant. Celui-ci mène plusieurs guerres dîtes de religion contre Louis XIII, entraînant Anduze à se fortifier de plus en plus et les Anduziens à la ruine. Le duc de Rohan est contraint de signer la paix d’Alais en 1629, qui implique la destruction des fortifications dont la tour ronde est seule épargnée grâce à la possession de l’horloge de la ville depuis 60 ans déjà. Ruinée par la guerre, puis décimée par la peste, An-duze se voit après celle des siennes, obligée de contribuer à la démolition des fortifications de Nîmes.   Les Catholiques obtiennent le bas de la Maison Consulaire pour en faire une église, puis le haut pour en faire la résidence du vicaire, et l’emplacement du vieux cimetière qui est devenu une place publique.

A la mort de Richelieu et de Louis XIII et pendant la régence d’Anne d’Autriche, Anduze ne connaît pas de troubles ; l’Eglise réformée est administrée par un consistoire composé de deux pasteurs, de 12 anciens et d’autant de diacres ; ces derniers sont responsables des pauvres. L’Eglise épuisée par les guerres, accablée par le logement des troupes royales (les dragonnades), est dans l’impossibilité de pourvoir à l’entretien de ses ministres, malgré une diminution de leur salaire de 500 roubles à 300 seulement. Pourtant, l’élevage du ver à soie permet à certains Anduziens de faire fortune ; un négociant de la ville fait construire la fontaine pagode sur la place couverte en 1640.                                                   Mais le calme relatif à Anduze est de courte durée.   L’avènement de Louis XIV qui veut aussitôt poursuivre le projet de son père de détruire en France la religion protestante, amène des troubles. Les Protestants sont frappés d’amendes exorbitantes, du logement des soldats, de la perte des franchises municipales et d’expulsion du Consulat et du Conseil. Anduze est condamnée à rebastir l’église démolie… en augmentant  la chair de la boucherie de 3 deniers par livre, pendant 10 années, servant pour faire la dite réparation. Ce qui constitue pour la ville une charge énorme. En 1674, il y a 3500 Huguenots à Anduze pour 100 Catholiques communiants. Et les Huguenots sont alors frappés par un décret d’exclusion qui leur interdit à tout jamais l’entrée du Consulat et du Conseil de ville. Au 1er janvier 1681, il sera procédé par les formes ordinaires au renouvellement des consuls et conseillers politiques, tous catholiques… Ainsi, d’un  jour à l’autre, tout Protestant d’Anduze exerçant une charge se voit dépouillé de ses fonctions et remplacé par un Catholique sûr. En 1682, les nouveaux consuls d’Anduze décident d’agrandir l’église pour contenir le nombre des hommes catholiques qui s’augmente, à cause des conversions qui se font tous les jours. Or depuis 1678, il ne s’est opéré  que 13 conversions dont 5 enfants en bas âge… Malgré tout, l’Eglise protestante au lieu de s’affaiblir, va toujours en augmentant. Sous les coups de la contrainte et de la menace tous les jours plus terrible… les membres de l’Eglise protestante s’empressent d’aller chercher dans le temple des consolations, des forces et des encouragements…  Le 22 août 1683, une assemblée réunie par le pasteur Vicent et comprenant entre autres Rodier avocat (dont les descendants feront don de leur hôtel du n°3 rue Greffeuille à l’Eglise réformée qui y installera son presbytère actuel) reçoit le mandat de porter le sentiment de la compagnie, qui est de se tenir inviolablement à l’obéissance du roy. Malgré cela, les dragons s’installent chez les habitants d’Anduze, se livrant aux excès habituels. Le 17 octobre 1685, c’est la révocation de l’Edit de Nantes. Dès le lendemain, le duc de Noailles entre à Anduze à la tête de ses cavaliers. L’édit de Fontainebleau bannit les pasteurs… mais interdit aux  Protestants de quitter le royaume.     Pourtant 200 000 Protestants quittent clandestinement la France pour le Refuge. Les deux pasteurs d’Anduze prennent le chemin de l’exil, d’abord à Genève, puis à Lausanne. Le 18 novembre 1686, l’assemblée des notables d’Anduze décide de faire démolir le temple qui n’existe que depuis 85 ans. Les dragons sont là, malheur à ceux qui tenteraient d’arrêter le travail ! Les matériaux sont mis en réserve pour la construction de l’église catholique que l’on va édifier. Pourtant des mains pieuses mettent deux pierres à l’abri, qui ne seront restituées qu’en 1952 à l’Eglise protestante qui les scellera dans le grand temple actuel. Elles proclament que la Parole de Dieu demeure éternellement. Par ailleurs, dans l’église catholique, une inscription gravée en latin sur le marbre rappelle que ce sanctuaire ruiné jusqu’en ses fondements par l’hérésie de Calvin fut reconstruit grâce à la munificence de Louis XIV et consacré à Dieu en 1688. Des missionnaires catholiques vont dans les maisons pour susciter les conversions. En cette période de persécutions, des prophètes se lèvent, ils ignorent l’art de parler en public, mais avec leur vie pure, leur zèle incomparable pour la religion, ces prédicants cévenols tiennent tête à l’intendant du Languedoc, Basville, à Noailles, à Louvois, à Louis XIV… En 1702, c’est la guerre des Camisards et l’embrasement des Cévennes. Les incendies dans la montagne, la potence et le supplice de la roue dans la plaine, les populations déportées, les soldats partout, tout est déployé pour écraser les Camisards. Les Camisards remportent quelques victoires, puis leurs chefs, Cavalier et Roland, acceptent de négocier. Des pourparlers ont lieu à Anduze en juin 1704. Cavalier se soumet et Roland est surpris et tué le 14 août. Le soulèvement des Cévennes reçoit encore quelques aides de l’étranger jusqu’à la paix d’Utrecht, mais Anduze complètement ruinée, reste à l’écart de ces dernières tentatives. La guerre des Camisards est définitivement terminée lorsque Louis XIV meurt à Versailles le 1er septembre 1715. Pendant la régence, les poursuites contre les assemblées sont moins actives, mais pas abandonnées. Après le premier synode des Montèzes qui restaure la discipline des Eglises réformées (Antoine Court), une assemblée de 8 à 900 personnes aux portes d’Anduze est surprise, le 11 février 1717 ; 74 personnes sont prises, 22 hommes condamnés aux galères, les femmes emprisonnées à la tour de Constance ou à Carcassonne. Une potence est dressée sur la place d’Anduze d’où pendent les noms des condamnés. Alors que la ville est déjà occupée par trois compagnies du régiment de Brie, arrivent sept autres compagnies avec leur Etat Major ; Anduze souffre tellement de ces dragonnades qu’elle décide de construire des casernes. Ce sera fait en 1740 (Ce sont les actuels office du tourisme et mairie). Avec l’arrivée sur le trône du jeune Louis XV qui veut éteindre entièrement l’hérésie dans son royaume comme son arrière grand père, de nouvelles persécutions assaillent les Protestants jusqu’en 1764. L’état civil est rendu aux Protestants par Louis XVI en 1787 par l’Edit de Tolérance. Au moment du Concordat de l’an X, Anduze compte 5400 habitants dont 800 seulement sont catholiques. La ville a retrouvé sa prospérité et sa position dominante dans la région. Elle possède deux industries principales, la filature de la soie et la chapellerie qui occupent 1500 ouvriers. Bonaparte décrète que le catholicisme n’est plus la religion d’état mais demeure la religion de la majorité des Français.                      Les articles organiques du 8 avril 1802 créent pour toute communauté de 6000 Réformés une Eglise dite consistoriale. L’Eglise consistoriale d’Anduze comprend 3 sections :                                                                                                                                    - Anduze, Bagard et Boisset ;                                                                                                                                                                                            - Générargues et Saint-Sébastien ;                                                                                                                                                                                 - Tornac et Ribaute + Massillargues-Atuech.                                                 Le troisième temple Le consistoire d’Anduze se constitue le 1er mai 1803 et sa première préoccupation est de construire un temple sur la cour des anciennes casernes devenues propriétés de la ville. Un décret impérial autorise le projet en décembre 1808. Hélas, le temple déjà à demi couvert s’écroule dans la nuit du 19 au 20 septembre 1811 à la suite d’une gardonnade… Le temple est démoli, puis rebâti dix ans plus tard suivant les plans de M. Grulet, ingénieur de l’Armée. Il pourra recevoir 5000 personnes. La dédicace a lieu en 1823 par le pasteur Soulier, président du consistoire en présence d’une foule estimée à 15000 personnes dont 52 pasteurs et 8 étudiants en théologie : Levez-vous, pasteurs et fidèles. Tenons-nous debout devant le seigneur, comme autrefois le roi Salomon et tout son peuple lorsqu’ils lui faisaient humblement et pieusement la dédicace de la maison qu’ils lui avaient bâtie (1 Rois 8.14-22). Un campanile est construit en 1820 et une cloche fondue en 83 à Marseille. Elle porte ce verset : Lève-toi, il t'appelle.          (Marc 10, 49)
              Ancrée dans cette histoire, l'Eglise d'Anduze se veut résolument tournée vers l'avenir et le monde pour continuer à témoigner de la même foi et des mêmes engagements. C'est pour vivre cette ouverture que l'Eglise d'Anduze est membre d'organismes tels que la Communauté d'Eglises en Mission Cevaa,              le Service Protestant de Mission Defap,                      la Communion Mondiale des Eglises Réformées,      la Fédération Protestante de France et d'autres.

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INFORMATIONS

Inauguration du temple d’Anduze

le culte d’inauguration en vidéo est disponible ! Cliquez sur  : https://youtu.be/qc2rIIIasaA

Le Centre Carrefour de Béthanie reçoit le prix Charles Gide

Le Centre Carrefour de Béthanie a reçu le prix Charles Gide pour la rénovation du bâtiment « les Roses ». Le projet de vie actuel de Béthanie a convaincu le jury de sa pertinence !

L’Eglise reçoit le prix Sésame de la Fondation du Patrimoine

L’Eglise reçoit le prix Sésame de la Fondation du Patrimoine pour le projet d’ouverture du temple d’Anduze à des activités culturelles : concerts, expositions… Le prix d’environ 20 000 € servira à l’aménagement du temple.